Sauveterre-la-Lémance

  

Les carrières d'« As Cambous » : sur le Chemin de Mémoire

Les carrières d'As Cambous à Sauveterre-la-Lémance

Le Camouflage Du Matériel où C.D.M.

    Après la défaite de juin 1940, le matériel de l’armée française doit être reécupéré par les Allemands, selon la convention d’armistice. Il faut donc soustraire à la Wehrmacht les matériels abandonnés ou stockés sous contrôle. Il doit servir au moment où la France retrouvera son indépendance.

        A la demande du général Touzet du Vigier, le colonel du Tertre-Delmarcq crée la section spéciale du C.D.M. pour camoufler et entretenir les véhicules. Le commandant Mollard prend la direction générale des opérations.

    Deux personnes sont à l'origine du camouflage du matériel militaire à Sauveterre-la-Lémance :

  • J.-Georges Delrieu, ingénieur civil et directeur des « Chaux Rabot » et résidant à Sauveterre. Il est démobilisé le 26 juillet 1940. Entre mars 1941 et décembre 1943, il œuvre pour le C.D.M. Le 1er juin 1944, il s’engage dans le groupe « Bayard ».

  • Le commandant Emile Mollard, résidant à Penne-d’Agenais, membre de l’ORA et a l’origine du mouvement de camouflage du matériel militaire dès l’armistice du 17 juin 1940. Il est arrêté par la Gestapo, en compagnie de son fils, en septembre 1943. il rentre seul des camps.

    Aussitôt l’armistice signé entre Hitler et Pétain, de nombreux camions militaires, arrivés clandestinement la nuit, délestés de pièces essentielles à leur fonctionnement sont camouflés dans les carrières d'As Cambous, derrière la maison de maître de Georges Delrieu.

    Lorsque les Allemands franchissent la ligne de démarcation, le 11 novembre 1942, ils ont vent de la présence de ces camions dans les galeries des carrières. Ils s'installent dans la gare de Sauveterre en face d’« As Cambous ». Pendant un mois ils récupérent tout ce matériel, le chargent sur des wagons et l'expédient en Allemagne.

    Le commandant du détachement allemand est un passionné d'archéologie, comme l'est le Maire du village Maître Laurent Coulonges, notaire. Peut-être que cette passion commune pour la Préhistoire permet d'éviter une action de représailles. Ce qui est certain, c'est qu'un grand nombre des soldats reviennent du front de l'Est ou les combats sont très durs, ce qui expliquerait leur relative amabilité envers la population.

Témoignage de Henri Delrieu, cousin de J.-Georges Delrieu

« Lors de la débâcle, certains militaires avaient décidé de soustraire le matériel militaire à l’ennemi, les camions, les armes… Tout le matériel qui pourrait servir ensuite à chasser l’ennemi du territoire français. A Penne-d’Agenais, le futur général Mollard chef du matériel était impliqué dans l’opération. Il connaissait J.-Georges Delrieu. Les vastes galeries d'As Cambous vont ainsi servir à cacher moins d’une centaine de camions de l’armée en excellent état, ainsi que d’autres matériels militaires. Certaines pièces avaient été enlevées pour les empêcher de rouler en cas de découverte. Puis les galeries furent bouchées avec des briquettes.

Cette cache comme bien d’autres en France, a été dénoncée aux Allemands. En 1943, une section de 15 à 20 soldats allemands s'installa à la gare de Sauveterre et pendant un mois, ils chargèrent les camions sur des wagons-plateaux constituant des trains entiers à destination de l’Allemagne. Ces vieux soldats n’étaient pas belliqueux, ils parlaient aux enfants qui allaient à l’école, se ravitaillaient dans le village et dans les fermes. C'était la première fois que les habitants du village voyaient l'occupant. »

La Dépêche du Midi - 18 octobre 1991

 Le Trait d'Union n° 91 - 1991

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