Condat
Ancienne école de Condat : sur le Chemin de Mémoire
Les plaques de l’Amicale Laïque de Fumel
Mme Aymes, directrice du cours complémentaire, au nom de l’Amicale Laïque de Fumel, obtient le 7 novembre 1947 une subvention de la part de la mairie pour faire réaliser deux plaques. Elles portent les noms des 13 anciens élèves (militaires ou résistants) passés par les écoles fuméloises et qui ont été tués au combat.
La première plaque est apposée sur le mur de l’école Jean-Jaurès, dans le centre de Fumel et la seconde, identique, sur le mur de l’ancienne école deCondat.
Monsieur Parise, directeur d’école pendant 20 ans, est sollicité pour écrire et lire le discours d’inauguration. Il avait eu ces jeunes comme élèves, il écrit : « C’est avec une intense émotion mes chers amis, que je me retrouve dans cette école, que j’ai servie avec le meilleur de moi-même, à laquelle je dois les joies les plus pures de mon existence pour exalter les mérites de ces héros, de ces martyrs dont quelques uns furent un peu mes fils.». Monsieur Parise a reçu des lettres de ces élèves au moment où ils étaient sous les drapeaux. L’un d’eux a appris au maquis la mort de Charles Boizard, voici ce qu’il écrit « J’espère que sa mort n’aura pas été inutile. C’était un homme forgé à votre école. Il a su mourir en Français. ».
Liste des élèves de Fumel Morts Pour La France (1939-1945)
Nom |
Date et lieu |
Engagement |
MPLF Date de décès |
Boizard |
22/09/1922 |
Instituteur dans le Lot, il entre le 29 mars 1943 au maquis « Chapou » pour ne pas partir au S.T.O. (Service du Travail Obligatoire). Puis il entre en mai 1943 dans le groupe F.T.P.-F.« France Liberté ». Sous le nom de « Chomino», il commande le 3ème Bataillon de combat avec le grade de lieutenant. Il est blessé et arrêté au lieu dit « La Teulière » (Larnagol près de Cajarc, Lot) au cours d’un affrontement le 10 avril 1944 avec les Allemands et leurs supplétifs français. Il est fusillé le lendemain avec d’au-tres camarades. Les corps sont abandonnés dans un charnier à Bordelongue. La veille de son exécution, il écrit une lettre à ses parents et une autre à son jeune frère, elles sont parvenues dans la famille. La médaille de l’Ordre de la Libération lui est attribuée à titre posthume le 31 décembre 1953. |
19/04/1944 Toulouse (31) |
Dejouy |
21/11/1924 |
Chauffeur-mécanicien, Résistant dans un maquis de Dordogne, il est capturé par les Allemands. Il est jugé et envoyé en Allemagne où il meurt. |
00/05/1945 Lubeck Allemagne
|
Dufour |
01/04/1923 |
Résistant, il meurt au combat devant la poche de La Rochelle, sur le front de l'Atlantique. |
11/03/1945 Aigrefeuille (16) |
Fernandez |
14/02/1915 |
Militaire, il meurt à l’hôpital de Rouen, d'une blessure à l'abdomen. |
24/04/1940 (76) |
Filhol |
22/05/1904 |
Activiste dans les groupes « Libération » et « Combat ». Arrêtée en mai 1943, emprisonnée à Agen puis à Toulouse, elle est déportée en Allemagne le 4 juillet 1944 au camp de Neue Bremm, à Ravensbruck puis à Neubrandenbourg où elle décède. |
02/04/1945 Neubrandenbourg |
Julien |
22/05/1922 |
Engagé très jeune dans la marine, il meurt noyé lors des bombardements de la flotte anglaise sur Toulon. |
03/07/1940 |
Lansac |
23/08/1917 |
N/D |
Déclaré MPLF 28/01/1947 |
Mata |
17/04/1914 |
Militaire au 17ème Régiment de tirailleurs Algériens, il est tué au combat à Compiègne. |
11/06/1940 Compiègne |
Puyané |
12/05/1924 Mauvezin (32) |
Maquisard dans le Groupe Franc « Pommiès », il meurt au combat devant Autun. |
18/09/1944 Autun (71) |
Redoulès |
16/09/1911 Trentels (47) |
Résistant dans le Groupe « Geoffroy », il meurt en mission de reconnaissance près du hameau de « Marquet ». |
15/08/1944 St-Romain-Le-Noble (47) |
Roussilles |
05/03/1922 Fumel |
N/D |
14/03/1945 Rotenburg |
Trougnac |
19/05/1914 Fumel |
Militaire de carrière, emporté par la maladie dans un lieu inconnu. |
02/01/1942 Lieu inconnu |
Valadié |
05/09/1922 Fumel |
Engagé volontaire en 1939, il rejoint l'Armée Secrète après l'armistice du 17 juin 1940. Agent de liaison en Haute-Savoie, il est arrêté le 31 décembre 1943. Torturé au fort Montluc de Lyon, il est fusillé sans avoir parlé. |
12/06/1944 Neuville-sur-Saône (69) Déclaré MPLF 22/01/1946 |
Reproduction des lettres de Charles Boizard
Dans le bulletin de l’ANACR de Lot-et-Garonne
Extrait : « Le trait d'union », n° 160 - 1er trimestre 2009 |
Deux figures incontournables de la Résistance dans le Département de Lot-et-Garonne
René Filhol
René Filhol est né à Fumel le 29 septembre 1898. Il est instituteur à Salles (près de Fumel) lorsqu'il est élu Conseiller Général communiste du canton de Monflanquin.
Démobilisé à l'arsenal de Toulouse en 1940, il reprend son métier dans le Lot-et-Garonne. Il constitue le Front National de Libération de la France pour le département de Lot-et-Garonne en mai 1941, avant l’invasion de la Russie par Hitler le 21 juin 1941. Le Préfet le révoque pour « propos subversifs »
Réintégré dans ses fonctions en 1942 par un nouveau Préfet, il manifeste à Agen le 14 juillet de la même année, en compagnie de son épouse Marguerite et d'autres membres du FN, dans le cadre d'un rendez-vous patriotique.
En septembre 1942, la répression s'abat sur ceux qui ont participé à cette manifestation. Contraint à la clandestinité pour ses activités politiques, il est arrêté à l'école de Prayssas en octobre 1942. De prison en prison, il échoue à la Centrale d'Eysses, près de Villeneuve-sur-Lot où il participe à la Résistance organisée par les détenus. Le 19 février 1944 débute le soulèvement des prisonniers politiques qui dure 3 jours. Obligés de se rendre, 50 d'entre eux sont pris en otage par la milice pour être interrogés.
« Quand les
trente gendarmes viennent chercher ceux qui ont été désignés pour
les conduire au quartier cellulaire, Filhol reconnaît parmi eux un
gendarme de Monflanquin avec qui il a pris plusieurs fois l’apéritif,
le gendarme a aussi reconnu l’enchaîné qui marche à coté
de lui :
- Que
faites-vous là ? Murmure-t’il.
- J’y suis
contre mon gré. Répond le gendarme.
- Moi
aussi ! Rétorque Filhol. »
12 des 50 otages
sont fusillés le 23 février 1944 dans la cour de la
prison.
Transféré à la prison de Blois, René Filhol est
déporté à Dachau, puis dans des camps de travail, d'où il est
libéré en 1945.
Marguerite Filhol
Marguerite Filhol est née le 22 mai 1904 à Fumel. Marguerite, née Ardaillou, est l'épouse de René Filhol. En sa compagnie et avec celle de leur fille, toutes deux vêtues de tricolore, ils manifestent le 14 juillet 1942, à Agen, dans le cadre d'une réunion patriotique, pour signifier leur opposition au régime de Vichy.
Après l'arrestation de son mari en octobre 1942, elle vient se réfugier chez ses parents, place du Postel à Fumel où elle continue ses activités de résistance au sein des réseaux « Libération » et « Combat » jusqu'à son arrestation en mai 1943.
Incarcérée à Agen puis à la prison Saint-Michel de Toulouse, elle est déportée à Neue Bremm le 4 juillet 1944. Passée par Ravensbruck, elle meurt en captivité à Neubrandenbourg le 2 avril 1945.
Dans les années 1990, la communauté éducative du Lycée de Fumel a donné le nom de Marguerite Filhol à l'établissement pour que personne n'oublie le combat pour la Liberté de cette résistante.
Plaques du « Pech del Treil »