Lastreilles

 

Une unité « Prosper » à Lastreilles : sur le Chemin de Mémoire

 

Eglise de Lastreilles

    Nous ne savons pas exactement quand, et combien de temps, un détachement du bataillon FTP-F « Prosper » a stationné dans ce secteur. Selon les dires des habitants des environs, au lendemain de la guerre, des maquisards étaient cantonnés près de l’église de Lastreilles, sur la commune de Saint-Front-la-Lémance (47). En essayant de recouper les récits avec la topographie des lieux, il se pourrait qu'il s’agisse du hameau de « Coudet ». La présence en ce lieu n’a pas dû dépasser une quinzaine de jours. Rester trop de temps au même endroit constitue un risque majeur : filatures par les forces de répression, dénonciations… Pour ce qui concerne la période, là non plus pas de date. Nous pouvons cependant supposer qu'elle doit être comprise entre la fin mars 1944 et le débarquement allié en Normandie.

    Le seul témoignage à notre disposition à propos de la présence d’une section « Prosper » à Lastreilles est celui d’un de ses membres. Dans un livre paru après guerre, Robert Gilis évoque sa convalescence après une maladie, près de cette église.

    En février 1944, Ludovic Estrayer, chargé de mission par le Parti Communiste clandestin vient à Villeneuve-sur-Lot pour rencontrer un responsable local du PC, Gabriel Laguille. Il s’agit de créer un groupe FTP-F dans l'arrondissement du Villeneuvois, afin de lancer la lutte armée dans ce secteur. Dès lors, Laguille devient un agent recruteur en charge d’une structure combattante permettant au PCF de prendre pied dans la lutte armée dans le Nord du Lot-et-Garonne. Une première formation d'une trentaine de personnes se constitue au lieu-dit « le Pech de Rayssac » sur le plateau qui domine l’actuel marché gare de Villeneuve.

    Le groupe prend le nom de « Prosper » (à ne pas confondre avec celui de Prosper-Physician du SOE) qui est aussi l’alias dans la clandestinité de Ludovic Estrayer. Ce dernier est arrêté à Agen le 27 mai et torturé par la Gestapo au point de devoir l'hospitaliser à Agen puis à Toulouse.

    Il est à noter que le groupe dispose d’un nombre important de jeunes filles et de femmes qui agissent comme agents de liaison entre les différentes unités ou comme infirmières.

    Constitué en 4 sections, le bataillon se distingue à l’occasion de divers actions de guérilla. Il participe à la tentative avortée d’évasion des prisonniers politiques de la Maison Centrale d’Eysses en février 1944. le 30 mai, les 1 200 détenus sont entassés dans des wagons à bestiaux à la gare de Penne-d’Agenais. À quelque trois cents mètres au Sud des quais, le commandant « Louis » essaie vainement d’arrêter le convoi en partance pour les camps de concentration allemands. L’explosion sur la voie ferrée se produit trop tard, seul le wagon de queue est endommagé.

    Préparés au combat, au lendemain du débarquement allié, les résistants se regroupent sur le plateau de « Cailladelles » à Castelnau-de-Gratecambe (47) avant d'aller sur le théâtre des opérations dans le Sud-Dordogne (combats de Fleix, Mussidan…). L'organisation devient stable au cours de l’été 1944.

    Début août 1944, l’effectif du bataillon approche les 800 personnes. Il est engagé dans plusieurs combats tels celui d’Artigues, le 5 août, et celui de Prayssas, les 13 et 14 août. Il achève sa campagne par sa participation à la libération d'Agen, le 19 août.

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