Les Rafles
Le sort des Juifs dans le Fumélois : sur le Chemin de Mémoire
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, comme 66 autres localités lot-et-garonnaises, Fumel est le théâtre d’une répression dirigée contre les Juifs issus de l’immigration. Ce sont des personnes originaires de pays où l’antisémitisme est virulent. Elles sont arrivées en France pendant les années 1920/1930.
Dès le mois d’octobre 1940, le gouvernement de Vichy sous la présidence de Pétain décrète un statut des Juifs qui fait de ces derniers une catégorie à part de la population.
En 1942, le Préfet du département, reçoit l'ordre de rassembler les Israélites pour les envoyer vers « une nouvelle colonie juive située en Europe de l'Est ». Cet ordre reprend l’argumentaire utilisé par les nazis pour ne pas révéler leur objectif d’extermination de tous les Juifs.
Les gendarmes sont chargés de « ramasser » environ 700 personnes dans le Lot-et-Garonne. 284 Juifs sont effectivement arrêtés dont plus de 20 dans le Fumélois. Ils sont dirigés vers des camps d’internement comme celui de Casseneuil. Puis ils sont acheminés vers le camp de Drancy, plaque tournante de la politique de déportation antisémite en France d’août 1941 à août 1944. Le 9 septembre 1942, à bord du convoi n° 30, ils quittent Drancy pour Auschwitz.
D’autres vagues d’arrestations ont lieu en septembre/octobre 1942, puis en février et en septembre 1943. Sur les 700 personnes prévues, 473 prennent le chemin des camps de la mort. Les autres bénéficient de la protection de la population locale, y compris de celle de certains membres des forces de l’ordre.
Les Juifs raflés dans le Fumélois
Noms et prénoms | Évènements |
Fumel | |
Flach Alexandre | Alexandre Flach est né en 1895 à Vienne en Autriche. Il est marié et a un enfant. Il est raflé à Bruxelles, et envoyé dans les camps en France. Le 28 septembre 1941 il travaille à l'usine de Fumel, détaché au GTE 505. Sa femme est installée à Sainte-Livrade-sur-Lot. En janvier 1942, il est transféré à la charbonnerie de Tombebouc (47), appelé le camp des « Palestiniens ». Il est arrêté le 9 septembre 1942 à Rivesaltes. Déporté, il ne rentre pas des camps. |
Hirscg Hans
| Hans Hirsch est né en 1895 à Vienne en Autriche. Il est divorcé et père d’une fille. C’est un charpentier. il est arrêté en Belgique et déporté en France. Il est recensé en 1942 comme habitant Fumel et travaille à l'usine. En mars 1942, il est muté à Tombebouc (47), appelé le camp des « Palestiniens ». Le 19 août 1942, il est arrêté par les gendarmes et déporté. Son ex-femme est aussi déportée, elle ne reviendra pas des camps. |
Vecsler Malvîne | Otto Vecsler est marié à Malvine avec laquelle il a deux enfants. Il arrive à Fumel en 1940 où il est dessinateur à l'usine. Sa famille l’y rejoint en 1942. Le 26 août, ils sont arrêtés par les gendarmes et déportés. |
Vecsler Pierre | Pierre Vecsler est âgé de 16 ans. Il est ajusteur à Fumel. |
Vogelsang Alfred Vogelsang Paul | Alfred Vogelsang est né en 1913. En 1938, il est arrêté en Allemagne avec son frère Paul. Ils sont arrêtés en Belgique et envoyés dans les camps en France. Ils sont incorporés au GTE 505 à l'usine de Fumel. Le 26 août 1942, les deux frères sont arrêtés par les gendarmes en même temps que la femme de Paul. Ils sont déportés. |
Wittels Egon | Egon Wittels est né en 1886. En 1930, il est recensé en Belgique. En juillet 1941 il est recensé comme Juif à Fumel. Arrêté, le 31 août 1942; il est déporté. |
Weismann Ernest | Ernest Weismann a 50 ans. Il est employé à Fumel. |
Montayral | |
Bernhard Ulrich Bernhard Eva | Ulrich Bernhard est marié à Eva Jaffé. Ils ont deux enfants et ils sont arrêtés à Bruxelles. Expulsés vers la France, ils sont envoyés au camp de Saint-Cyprien (66), puis en 1940 à celui de Gurs (64). Ulrich est jugé inapte au travail en 1941. La même année, il est recensé à Montayral. Tourneur, il est détaché au GTE 505. Le 26 août 1942, il est raflé avec sa femme par la gendarmerie et ils sont déportés. En 1945, Ulrich sort des camps. Il émigre en Israël où il décèdera. |
Gavaudun | |
Lustig Otto | Otto Lustig est né en 1886. Il est libraire, et il est marié. En 1939, il émigre en France avec sa famille. Ils sont arrêtés, et envoyés en Lot-et-Garonne. En 1940, il travaille à l'usine de Fumel. Après l’armistice, il est envoyé au camp de Septfonds (82). Il est ensuite affecté au G.T.E. 302. Sa femme est installée à Gavaudun où Otto la rejoint. Ils sont arrêtés le 26 août 1942 par la gendarmerie et déportés. |
Süsser Valéry | Süsser Valériy est âgé de 36 ans. Il est ouvrier agricole. |
Condezaygues | |
Kahn Benni | Benni Kahn est né en 1882. Il est marié, et a deux enfants. Le 12 octobre 1936, il achète une propriété à Condezaygues. Sa femme est arrêtée et déportée en 1942. Benni est arrêté et déporté le 20 février 1943. |
Vogelsang Alfred | Alfred Vogelsang est âgé de 29 ans. Il est boucher. |
Trentels | |
Glaser Hugo | Hugo Glaser est âgé de 49 ans. Il est manœuvre. |
Glaser Marie | Marie Glaser, née Krug, est âgée de 33 ans. Elle est couturière. |
Pasch Nathan Siegfried | Nathan Siegfried Pasch est âgé de 26 ans. Il est mécanicien de précision. |
Monsempron-Libos | |
Rozenwasser Abraham | Abraham Rozenwasser est né en 1881. Il est marié, et a deux enfants. Il habitaie en Belgique. En juillet 1941, la famille est recenséé a Monsempron-libos. Abraham est manœuvre a l'usine de Fumel. Le 26 août 1942, ils sont arrêtés par les gendarmes de Fumel puis relâchés. Abraham est de nouveau arrêté le 20 février 1943 et déporté. |
Saint-Vite-de-Dor | |
Kahn Sally Kahn Jules Kahn Hugo et leur soeur Lucienne | Les frères sont nés en Allemagne. Leur sœur Lucienne habite en Lot-et-Garonne. Le 17 janvier 1935, les frères arrivent en France. En 1941, Jules et Hugo quittent la Dordogne pour devenir métayers au château du Boscla à Saint-Vite-de-Dor. En 1943, Sally les rejoint. Le 20 février 1943, tous les quatre sont arrêtés et déportés. |
| Tournon-d’Agenais | |
Six familles sont arrêtées et déportées, dont :
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Bibliographie :
Livre « Les 473 déportés Juifs de Lot-et-Garonne » – Alexandre Doulut, Sandrine Labeau – Edité par "Après l'oubli". Marmande - 2010.
Liste de Casseneuil publiée dans la revue « Ancrages » – 2004.
