Fontenilles
Fontenilles et « Bourrier » : sur le Chemin de Mémoire
Jean et Maurice Schonholz sur le monument aux Morts. |
La famille Schonholz
Jean et Maurice Schonholz sont les enfants de Scholme Schonholz et de Thérèse Grumberg qui eurent quatre enfants. La famille, originaire de Strasbourg, est venue se réfugier dans un premier temps, à Villefranche-du-Périgord (24) puis à Fontenilles-d’Aigueparse sur la commune de Mazeyrolles (24). Tous les deux sont nés à Belfort (90). Jean est né le 18 août 1922 et Maurice le 9 septembre 1924. Lors du recensement des Juifs de juin-juillet 1941, ils travaillent dans un chantier de jeunesse situé à proximité.
L’arrestation de Jean et Maurice Schonholz
A la suite d’une dénonciation, Des SS du régiment « Der Führer » appartenant à la Division « Das Reich » viennent, le dimanche 21 mai 1944, fouiller une tombe du cimetière de Fontenilles. Ils pensent trouver des armes, mais elles ont été enlevées peu de temps auparavant. En représailles, ils raflent Jean et Maurice Schonholz au motif qu’ils sont Juifs. Ils sont tous les deux célibataires au moment de leur arrestation.
Le même jour, les Allemands les emmènent à Frayssinet-le-Gélat (46). puis ils les incarcèrent à la caserne Caffarelli de Toulouse (31). Cette caserne a été transformée par les Allemands en centre d’internement pour les Juifs. Le 2 juin 1944, les Allemands extraient quinze juifs de la prison. Ils les conduisent près du cimetière de Miremont (31). Ils les obligent à creuser leur propre tombe, les abattent et les jettent dans la fosse commune. Le lendemain, 6 victimes sont exhumées. Les 9 autres attendront le 9 septembre 1944 pour être découvertes.
Les noms de Jean et Maurice Schonholz figurent sur le Monument aux Morts de Fontenilles ainsi que sur la stèle commémorative apposée contre l’ancien mur du cimetière de Miremont.
« Bayard » et « Soleil » au lieu-dit « Bourrier »
Devant le « Bourrier », deux résistants, Isaac Casarès et Paul Limousi (de gauche à droite) du Groupe « Soleil », remontent le temps – 27 février 2012. |
Le groupe « Bayard »
En mai 1944, Le groupe « Bayard » quitte le cantonnement de « Carayac » près de Blanquefort-sur-Briolance (47), car la menace allemande se précise. Il s’installe dans une ferme près de Fontenilles. Cette ferme, située au lieu-dit « Bourrier » n'est pas visible de la route Fontenilles-Capdrot. Elle est placée en bordure du pech et domine une vaste châtaigneraie.
Depuis ce refuge, le groupe participe à diverses actions de résistance comme les combats de Mouleydier (24), le 14 juin 1944, ou la libération d'Agen (47), le 20 août de la même année. Il est présent sur le front de l’Atlantique, à la Pointe de Grave.
Après la Libération, Une plainte est déposée contre « Bayard », à la suite de l'assassinat d'un de ses lieutenants à Carayac. Charles Martin est arrêté en 1946 à la frontière belge. Condamné par un tribunal militaire en 1948 et emprisonné, il est libéré en 1949 et amnistié en 1968.
Le groupe « Soleil »
Dans cette épaisse châtaigneraie, le groupe « Soleil » a installé quatre marabouts abritant un poste de commandement et trois sections de trente hommes chacune. Jusqu’au 15 juillet 1944 et durant quinze jours, Paul Limousi officie comme adjoint au commandant du groupe. Le 14 juillet 1944, le groupe organise de son propre chef un défilé à Monpazier (24). Le lendemain, vertement réprimandés par leurs supérieurs pour manquement à la sécurité, ils lèvent le camp et partent pour Salles-de-Belvès (24).
La mission de ce détachement consiste en la récupération du plus grand nombre de véhicules possible. Ce devait être des véhicules capables de transporter une compagnie de maquisards. Leur objectif est donc de subtiliser des camions bâchés, des cars… Leur premier butin est un camion Latil et un camion Renault, récupérés chez un industriel de Saint-Front-sur-Lémance (47).